Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 10, 1933.djvu/346

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
335
LA RENTRÉE DE LA CHAMBRE

Foch a, en outre, promis cinq divisions françaises.


Mardi 3 septembre.

Conseil des ministres très rapide. Pas un mot de la guerre, sauf celui-ci, que me dit Clemenceau : « Savez-vous que Boucabeille est un hurluberlu ? Il est allé de lui-même à la Banque de France pour demander s’il était possible de fabriquer des billets faux dont il avait, disait-il, besoin dans son opération de police en Allemagne. Je lui ai fait donner l’ordre de rester tranquille, mais imaginez-vous cela ! »

Après quoi, Nail rend compte des premiers arbitrages intervenus en matière de loyers et dit que, malgré quelques difficultés survenues à Paris, la loi paraît enfin être entrée en voie d’exécution.


Mercredi 4 septembre.

Pams vient me remettre une lettre de Mirman, dans laquelle le préfet de Meurthe-et-Moselle, se plaignant d’un outrage à lui adressé par Louis Marin, nous attribue, à Lebrun et à moi, un jugement très sévère sur le langage tenu par ce député. Lebrun a déjà déclaré qu’il n’avait émis aucune appréciation et je suis dans le même cas. Je l’indique à Mirman, tout en lui recommandant le calme et la modération.

Rentrée de la Chambre très paisible. Discours de Deschanel et de Clemenceau affichés.


Vendredi 6 septembre.

Clemenceau, très heureux de ce succès, vient me voir avant de partir pour la Belgique. Il a réussi à se faire, comme il le désirait, inviter par le roi et il en très content et un peu fier. « Le roi, me rapporte-t-il, a déclaré qu’il n’y avait personne qu’il fût plus heureux de voir que moi. »