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LA VICTOIRE

Les propositions de Franchet d’Esperey sont approuvées par Clemenceau, Guillaumat et moi. Je demande seulement qu’il soit précisé que Franchet d’Esperey ne parlera pas de la Roumanie aux Bulgares. Clemenceau et Guillaumat acceptent.

Un télégramme est immédiatement rédigé en ce sens par Alby.

Dans l’après-midi, Clemenceau me téléphone : « Avez-vous des nouvelles de la réponse de Pams à la Commission de la réforme électorale ? — Il est venu me montrer un projet auquel je lui ai conseillé de faire quelques petites modifications. Il l’a emporté pour le remanier. Mais il m’a dit que rien n’était pressé et qu’il verrait d’abord le président de la Commission pour gagner du temps. — Ah ! bien, bien, merci. J’espère qu’il me communiquera la lettre avant de l’envoyer. — J’en suis convaincu. »

M. Payelle, l’éminent président de la Commission d’enquête constituée pour rechercher et vérifier les crimes de l’ennemi au cours de son invasion, se plaint de l’inactivité dans laquelle on tient cette commission. J’ai fait, d’accord avec Lebrun, la même observation en Conseil. On laisse se disperser les témoignages. M. Thiéry, maire de Saint-Mihiel, me racontait encore ce matin qu’à Saint-Maurice-sous-les-Côtes, on avait trouvé dix pianos volés à Saint-Mihiel, emballés pour être emmenés en Allemagne. Demain les témoins auront disparu. Les souvenirs s’effaceront ou s’atténueront. Mais, sous l’influence de ses bureaux, Pichon a proposé d’adjoindre des membres alliés à la commission et, sous ce prétexte, tout est retardé. J’engage Payelle à voir Jeanneney et Lebrun.


Samedi 28 septembre.

Clemenceau a aujourd’hui soixante-dix-huit