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POURPARLERS DE PAIX AVEC LA BULGARIE

Guillaumat, Clemenceau répond que son choix n’est pas encore arrêté, qu’il s’entendra avec moi, mais qu’il est résolu à écarter tout général politicien. Le Comité de guerre ayant été convoqué pour demain et l’ordre du jour portant : « Mission du général Guillaumat et questions d’armement, » j’indique que Loucheur étant en Angleterre et pouvant y être retenu encore demain, la question Guillaumat étant, d’autre part, réglée, mieux vaudrait remettre la séance à jeudi, mais qu’il ne faudrait pas la renvoyer plus loin, le problème des munitions étant urgent.

Le président du Conseil répond qu’il s’est entendu avec Claveille, que les transports des munitions sont assurés et qu’il serait mauvais de restreindre la consommation, l’infanterie ayant besoin de l’appui de l’artillerie.

Nail fait signer un décret autorisant les décorations post mortem.

Après le Conseil, Clemenceau me raconte que Guillaumat a fait des difficultés pour accepter la succession de Berthelot. Il me dit également qu’il a reçu de Lloyd George une lettre acceptant l’hypothèse de pourparlers de paix immédiats avec la Bulgarie et proposant Rome comme lieu de réunion pour les négociations. « J’ai résolument écarté l’idée d’une paix immédiate et séparée dans les Balkans, » ajoute Clemenceau. Je lui donne entièrement raison sur ce point, car cette paix soulèverait des problèmes qui mettraient nos Alliés aux prises. Elle est, du reste, fonction de la victoire sur l’Autriche.

Déjeuner à l’Élysée offert à M. Davison, de la Croix-Rouge américaine, à l’ambassadeur Sharp, Mme  d’Haussonville, Mme  Pérouse, présidente de l’Union des femmes de France, à MM. Hugues Le Roux, Bergson et Pichon.

Clémentel m’apporte des documents statis-