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CHAPITRE XII


À Champigny. — Le général Pénelon secrétaire général militaire à l’Elysée. — Le résultat de l’emprunt. — Le roi et la reine des Belges à Paris. — Arrivée du président et de Mme Wilson. — Voyage à Metz, Strasbourg, Sélestat, Colmar et Mulhouse. — Le roi d’Italie à Paris. — Joffre à l’Académie. — Dîner d’adieu à l’ancienne maison militaire.


Dimanche 1er décembre.

L’après-midi avec Mme Poincaré à Champigny. Cérémonie commémorative de la défense de 1870. Albert Thomas avait demandé à Clemenceau un ministre pour m’accompagner, Clemenceau avait répondu : « Un ministre ? pourquoi faire ? Je vous donne Poincaré ; c’est ce que j’ai de mieux. » Cependant il avait promis Abrami. Ce matin, à la première heure, Thomas fort ennuyé, a téléphoné qu’Abrami faisait faux bond, ayant à travailler. Thomas a cru à une petite conspiration ; mais, comme j’avais envoyé mon discours à Clemenceau et que celui-ci avait chargé Mandel de dire à Sainsère : « Le président du Conseil n’a pas d’appréciation à porter sur le discours du président, mais s’il en avait, il dirait que ce discours est admirable » ; j’ai prié Sainsère de dire à Thomas que je n’avais aucun scrupule à venir, même sans ministre. Thomas s’était, du reste, adressé à Mourier, qui est venu de bonne grâce. Nous avons été reçus à la mairie. Thomas, comme maire, nous a adressé, à ma femme et à moi, dans la salle des fêtes,