Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/132

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Breslau ne sortiraient ni dans la mer Noire ni dans la mer Égée. Il reste toujours à savoir si le grand vizir est maître chez lui.

M. Venizelos brûle d’entrer en lice à nos côtés. Mais, comme son intervention risquerait de jeter tout de suite la Turquie dans l’autre camp, sir Ed. Grey et M. Doumergue le prient, pour le moment, de rester coi22.

Talaat Bey vient d’arriver à Sofia. De là, il doit se rendre à Bucarest, pour conférer de l’éternelle question des îles avec la Roumanie et avec des émissaires du gouvernement grec. Il semble vouloir, au passage, s’assurer des dispositions favorables de la Bulgarie, pour le cas où la Turquie finirait par s’engager dans le conflit23. Chaque jour qui passe emmêle davantage l’imbroglio balkanique.



20. N° 450, 18 août.
21. Télégrammes de Thérapia nos 328, 329 et 330.
22. Télégramme de M. Deville, Athènes, 18 août, n° 127. Télégramme de M. Doumergue à M. Deville, 18 août.
23. Télégramme de M. de Panafieu, Sofia, 18 août, n° 66.


Mercredi 19 août

Le matin, au Conseil de la Défense, M. Messimy nous indique que le grand quartier général vient enfin de prélever un corps d’armée sur chacune des deux armées Dubail et Castelnau et de transporter ces renforts par chemin de fer à notre frontière du Nord. Une partie de l’armée anglaise sera elle-même en état de se battre à partir d’après-demain soir. C’est donc bien décidément à l’ouest de la Meuse que, si nous ne prenons pas les devants, nous allons avoir à subir le principal choc de l’ennemi.

Depuis quelques jours, le cabinet s’occupe activement