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uns heureux, d’autres moins favorables, sans que de Paris on puisse voir très clair dans l’ensemble des opérations27.

Autour de Sarrebourg commence une grande bataille, dont nous ne savons encore rien.



24. Télégramme de M. Chevalley, Christiania, n° 135 – Télégramme de M. Thiébaut, Stockholm, 18 août, 21 h 33, reçu le 19 à 7 h 45.
25. Télégramme de M. Paul Cambon, 19 août, n° 382.
26. Télégramme de Saint-Pétersbourg, n° 459.
27. Télégrammes de Nisch, nos 79 et 81.


Jeudi 20 août

L’année dernière, à pareille date, je me délassais au milieu des miens sur mon coteau de Sampigny. Je me revois encore en promenade, dans le jardin, avec Bravo, le fidèle gardien du Clos au moment où m’arrivaient, sur papier jaune, les compliments télégraphiques que m’envoyait le roi George V à propos de l’anniversaire de ma naissance. Ce matin, je reçois de Londres un message d’intérêt plus général : « Je désire vous faire parvenir, à l’occasion de l’anniversaire de votre naissance, mes vœux sincères et mes cordiales félicitations. J’ai la ferme conviction que le succès favorisera les armes de nos deux peuples dans la grande lutte que nous soutenons contre un ennemi commun et que, de concert avec nos autres alliés, nous continuerons la guerre jusqu’à une issue satisfaisante. » D’accord avec le Conseil des ministres, je réponds : « Je remercie Votre Majesté de ses souhaits cordiaux et je La prie de recevoir la nouvelle assurance de mon amitié. J’ai la même confiance que Votre Majesté dans l’issue de la guerre qui nous a été imposée et que nous poursuivrons, avec le concours de l’Angleterre et de nos autres alliés, jusqu’à ce que le succès ait assuré la victoire définitive du droit et de la civilisation. »

Cet anniversaire me réserve, d’abord, quelques