Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/163

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avec personne. M. Venizelos, parlant au nom de Constantin lui-même, a dit aux ministres d’Angleterre et de Russie que la Grèce tient volontiers à la disposition de la Triple-Entente ses ressources militaires et navales. Sir Ed. Grey se propose de répondre que, si la Turquie, rompant avec la neutralité, se rangeait aux côtés de l’Allemagne et de l’Autriche, l’Angleterre, heureuse de considérer alors la Grèce comme alliée, apprécierait hautement sa collaboration. De même, si la Bulgarie s’attaquait à la Serbie et si la Grèce, observant les stipulations de son traité, prenait le parti d’intervenir, l’Angleterre lui prêterait volontiers son concours. Le gouvernement français décide d’envoyer à M. Venizelos une réponse identique.

M. Jules Cambon a vu Mgr Amette, qui part demain pour Rome. L’archevêque de Paris fera tout ce qui dépendra de lui pour unir les voix des cardinaux français sur le nom d’un même candidat, probablement Mgr Ferrata. Mgr Amette pense que le cardinal Mercier, évêque de Malines, les cardinaux espagnols et peut-être Mgr Bourne, archevêque de Westminster, consentiront à se concerter avec les Français. M. Doumergue charge nos ambassadeurs à Londres et à Madrid, – ce dernier actuellement auprès de la cour royale à Saint-Sébastien – de recommander de leur mieux ce projet d’entente officieuse.

La journée se passe sans que je connaisse rien de l’offensive en laquelle le G. Q. G. a mis tant d’espoir. C’est seulement dans la soirée, vers neuf heures, qu’un officier m’apporte le communiqué public et y ajoute quelques détails insignifiants. Une heure et demie plus tard, le colonel Pénelon