Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/167

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Allemands des pertes très fortes, mais elle avait elle-même beaucoup souffert et, au total, son offensive n’avait pas réussi.

La 3e armée, qui devait diriger son attaque sur Virton et dégager Longwy, s’était jetée, dans le brouillard, sur des troupes solidement retranchées et avait eu son élan brisé par la mitraille. Le Ve corps, commandé par mon ancien chef, le général Brochin, avait traversé la frontière, franchi la Vire, pénétré à Gorcy, mais il avait trouvé partout devant lui de l’artillerie lourde et des fils de fer barbelés. Il n’avait pu délivrer Longwy et il s’était fixé sur la rive droite de la Chiers. Le VIe corps, qui s’était porté vers le nord, avait rencontré le corps de Metz, puissamment organisé face à la Crusnes et sur la Chiers ; il s’était établi vers le soir dans la région d’Arrancy, avec l’espoir de reprendre aujourd’hui l’offensive. Hier donc, à la tombée du soir, rien n’était gagné, mais rien n’était perdu.

Dans la nuit, le général de Langle de Cary et le général Rulley ont donné l’ordre de recommencer les attaques ce matin. De bonne heure, en effet, la 4e armée a cherché à reprendre sa marche dans la direction Beauraing-Laroche, mais elle a subitement trouvé devant elle toute une armée allemande, qu’on n’a pu identifier2, et, impuissante à percer, elle en a été réduite à contenir l’ennemi tant bien que mal et à combattre en retraite. Le IXe corps s’est replié sur la Semoy, le XIe s’est rabattu sur Bouillon, le XVIIe sur Amblimont, le XIIe sur la rive nord de la Chiers, le corps colonial sur Saint-Welfroy, le IIe corps sur