Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/176

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choisi par le commandant en chef, elle reprendra une vigoureuse offensive. Nos pertes sont importantes. Il serait prématuré de les chiffrer. Il ne le serait pas moins de chiffrer celles de l’armée allemande, qui a cependant souffert au point de devoir s’arrêter dans ses mouvements de contre-attaque, pour s’établir sur de nouvelles position. SITUATION EN LORRAINE : Nous avons hier contre-attaqué à quatre reprises en partant des positions que nous occupons au nord de Nancy et nous avons infligé aux Allemands de très grosses pertes. APERÇU D’ENSEMBLE : « D’une manière générale, nous avons conservé la pleine liberté d’utiliser notre réseau ferré et toutes les mers nous sont ouvertes pour nous approvisionner. Nos opérations ont permis à la Russie d’entrer en action et de pénétrer jusqu’au cœur de la Prusse orientale. On doit évidemment regretter que le plan offensif, par suite de fautes d’exécution, n’ait pas atteint son but. Cela eût abrégé la guerre, mais notre situation défensive demeure entière en présence d’un ennemi déjà affaibli. Tous les Français déplorent l’abandon momentané des portions du territoire annexé que nous avions occupées. D’autre part, certaines parties du territoire national souffriront malheureusement des événements dont elles seront le théâtre. Épreuve inévitable, mais provisoire. C’est ainsi que des éléments de cavalerie allemande, appartenant à une division indépendante, ont pénétré dans la région de Roubaix — Tourcoing, qui n’est défendue que par des éléments territoriaux. » Voilà donc le triple aveu de la défaite, de l’invasion et de la perte de l’Alsace. Que devient l’émouvante proclamation du Général Joffre à notre province libérée ? Où sont les beaux