CHAPITRE V
Samedi 29 août.
Toujours modeste et désintéressé, Léon Bourgeois vient me voir, pour remercier le gouvernement de l’avoir nommé président de cette commission d’assistance et de ravitaillement, où il siégeait avec Millerand, Briand et Delcassé. Il est de ceux, trop rares, qui servent de bonne humeur au poste qui leur est assigné. Les travaux qu’il dirige deviennent, du reste, tous les jours plus importants. En dehors même des familles de mobilisés, auxquelles le gouvernement a fait accorder, dès le début des hostilités, des allocations périodiques, il y a, à Paris, des ouvriers qui, à raison de leur âge ou de leur santé n’ont pas été appelés aux armées et qui chôment ; il y a des femmes sans ressources et sans gagne-pain ; il y a une multitude croissante d’infortunes et de misères à soulager. La question du ravitaille-