Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/244

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lui-même, de lui appliquer à l’occasion la censure. Il est peu probable que sa fureur d’indépendance s’accommode de ce régime exceptionnel.



12. De Londres, 1er septembre, n° 490.
13. De Saint-Pétersbourg, 1er septembre, nos 527 et 529.
14. De M. Regnault, Tokyo, 1er septembre, n° 65. De M. Delcassé à M. Paul Cambon, 1er septembre, n° 916.
15. De Saint-Pétersbourg, 1er septembre, n° 531.
16. De Saint-Pétersbourg, n° 535.
17. De M. Beau, 1er septembre, n° 280.


Mercredi 2 septembre

Je prie mon ami M. Myron T. Herrick, qui exerce encore les fonctions d’ambassadeur des États-Unis, de venir converser avec moi. Je tiens à lui dire combien je regretterai de le voir quitter son poste, car je le sais un sincère et fidèle ami de la France. Je veux aussi le remercier du dévouement qu’il met à défendre, devant le monde, le droit des gens violé. Il arrive, fort ému, le visage décomposé sous sa jolie couronne de cheveux crépelus. Il a, me dit-il, l’intention, si le gouvernement s’éloigne, de. rester à Paris jusqu’à la fin de sa mission. M. Bryan, secrétaire d’État à Washington, lui a laissé à cet égard toute liberté18. M. Herrick invoquera l’autorité de son pays et arborera, au besoin, le drapeau étoilé pour protéger les monuments et les musées ; il est résolu à faire l’impossible pour prémunir les habitants contre les vexations et les pillages. Il a les larmes aux yeux en me parlant. Je lui donne l’assurance que la France ne déposera pas, quoi qu’il advienne, les armes avant la victoire. « J’espère, lui dis-je, que votre présence à Paris contribuera heureusement à faire respecter les principes du droit des gens. Je considère d’ailleurs, comme vous, que les monuments historiques et les trésors artistiques n’appartiennent pas seulement à la nation qui les possède ; ils ont, à certains égards, un caractère international ; ils sont placés sous la