Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/280

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Tout ce que peut répondre le gouvernement de la République, c’est que nous n’avons pas de troupes disponibles, mais que nous ne déposerons pas les armes avant d’avoir fait évacuer le territoire belge. La moindre division de réservistes ferait mieux l’affaire de nos amis.

Nous recevons de Lille un nouveau télégramme, où le préfet du Nord nous dit que dans un certain nombre de villes, et notamment à Douai, des habitants mobilisables ont été forcés, pendant le passage des Allemands, de se présenter devant les autorités ennemies avec leurs livrets militaires. Ils ont été encadrés par des soldats et dirigés sur Aix-la-Chapelle. Dans les villes mêmes où ils ne sont pas restés, les Allemands n’ont donc pas perdu leur temps ; ils ont enlevé les hommes qui auraient servi demain sous nos drapeaux.

Regroupée enfin tant bien que mal, l’armée d’Amade reçoit du général Joffre l’ordre de marcher sur Beauvais.



3. Télégramme de M. Klobukowski, n° 367. Anvers, 7 septembre, déchiffré à Bordeaux le 8. Télégramme n° 368, 8 septembre.


Mercredi 9 septembre

Voici que revient l’espérance, sous les traits familiers du colonel Pénelon. Il arrive radieux du quartier général de Châtillon-sur-Seine. La situation stratégique est décidément excellente. Les Allemands sont maintenant dans la situation où nous étions après Charleroi. Ils sont débordés par nos deux ailes. S’il n’y a pas de défaillance dans notre exécution tactique, ils vont être obligés de se retirer sur la Marne, puis sur Reims. Leur plan sera donc déjoué. Le seul point noir est le prochain débarquement sur les lieux du combat des deux corps allemands qui étaient retenus devant Maubeuge et qui peuvent, sans doute,