Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/316

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de Paris pour les nécessités de la défense nationale me prive de l’honneur de vous remettre moi-même cette lettre dans une audience que j’aurais sollicitée de vous. J’aurais été heureux en même temps de vous remercier d’avoir bien voulu répondre à mon invitation et vous faire représenter au service célébré à Notre-Dame pour le repos du Souverain Pontife défunt : cette démarche de votre part a été appréciée comme elle méritait de l’être, en France et à Rome. Je vous aurais dit aussi combien la France a lieu de se féliciter de l’élection du nouveau pape, dont la bienveillance lui est assurée. Veuillez agréer, monsieur le Président, avec l’expression des vœux que je ne cesse de faire monter vers Dieu pour le succès de nos armes, l’hommage de ma haute et respectueuse considération. — † Léon-Adolphe, cardinal AMETTE, archevêque de Paris. » À cette lettre d’une inspiration si patriotique, était jointe celle du nouveau pape : « Perillustri viro Galliarum reipublicæ Præsidi. Benedictus P.P. XV Perillustris vir, Salutem. Inscrutabili Dei consilio ad suscipienda Ecclesia gubernacula vocati, munus impositæ dignitatis Tibi nunciare properamus, eidemque atque nobilissimæ Gallorum genti omnia fausta feliciaque adprecamur. Datum Romæ apud S. Petrum die III septembris anno MCMXIV Pontificatus nostri primo. — BENEDICTUS P. P. XV. »

Il semblerait que, recevant ces deux lettres, je n’eusse qu’à y répondre aussi vite et aussi courtoisement que possible. Mais les Églises sont légalement séparées de 1’État ; nous avons, en outre, et sans, d’ailleurs, que ceci justifie cela, rompu toutes relations diplomatiques avec le Vatican. Correspondre avec le pape en dehors du gouvernement, ce serait, de la part d’un président, un de ces actes