Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/345

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la fabrication est en cours. Il a été depuis lors commandé à l’industrie 40 batteries complètes, comprenant 160 canons, dont les premiers ne seront pas livrés avant le 31 janvier 1915. De même, pour les caissons. De même, pour les munitions. Nous avions, le premier jour de la mobilisation, la totalité de nos « nécessaires », soit 3 552 000 cartouches montées d’obus, sans compter 281 000 pour les approvisionnements spéciaux des troupes de couverture. Notre réserve générale était de 360 000. Nos éléments à monter s’élevaient à 800 000. Mais, depuis le début des hostilités, la consommation a dépassé toutes les prévisions. Or, le premier jour de la mobilisation, il n’a pu être commandé à l’industrie que 360 000 cartouches d’obus à balles, dont les livraisons commencent seulement à l’heure actuelle. Ultérieurement, du reste, le nombre des obus à balles commandés a été réduit à 100 000, le général en chef ayant demandé la substitution d’obus explosifs aux obus à balles. On a fait appel à toutes les forces productrices de l’industrie nationale pour que la fabrication journalière fût portée à 60 000 cartouches. Mais nous sommes encore bien loin de ce chiffre. La production n’est que de 10 000. Elle atteindra 15 000 vers le 15 octobre, 20 000 vers le 1er novembre, 35 000 le 8 novembre, 52 000 le 8 décembre. Il n’est que temps d’en finir avec ces lenteurs, de stimuler les fabricants et, au besoin, de réquisitionner les usines.

Pour les mitrailleuses, nos « existants » n’étaient que de 4 906 à la mobilisation, alors que les « nécessaires », pour les troupes de campagne et les troupes de forteresse, étaient de 5 646. Le déficit devait être comblé fin 1914 et en 1915, à l’aide des crédits demandés pour le programme de défense