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Jeudi 1er octobre

Ce matin, le général Joffre n’a pas envoyé de bulletin au ministère, par peur, a-t-il dit, des indiscrétions. Que signifie ce silence ? Le commandant Herbillon, parti hier soir du G. Q. G., ne nous apporte aucune nouvelle précise. Nous attendons avec impatience. Arrive enfin un télégramme de Joffre à Millerand. Le commandant en chef nous fait savoir que la nécessité de ménager les munitions de 75 l’a contraint à renoncer, sur plusieurs points, à l’offensive. Il ajoute que les renseignements que vient de lui donner le ministère sur la fabrication ne concordent pas avec les informations précédentes et il laisse entendre qu’il y a là, pour lui, une surprise désagréable. À la vérité, le G. Q. G. aurait dû connaître plus exactement la moyenne de sa consommation journalière et prévenir plus tôt le ministère des proportions dans lesquelles elle dépassait la fabrication. Ce qui a manqué, ce sont des relations plus régulières et plus intimes entre le G. Q. G. et le ministère. Peut-être également