Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/356

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tout état de cause, pour Ostende et Gand ; que nous en préviendrons Londres en annonçant que cet envoi est fait sans préjudice de l’avenir ; que Millerand demandera, de nouveau, au général Joffre s’il lui est impossible de prélever une division active, soit sur les troupes combattantes, soit sur les Garnisons de Paris ou de Belfort. Le ministre de la Guerre télégraphie, en ce sens, à Joffre et il ajoute, d’accord avec moi, que le gouvernement voudrait, dès maintenant, charger le général Pau d’aller à Anvers étudier la situation.

Joffre répond dans l’après-midi qu’il persiste à trouver inefficace le concours offert aux Belges, qu’il consent cependant à ce que la division territoriale du Havre soit portée en Belgique dans le seul dessein de produire un effet moral. Mais il croit, en tout cas, nécessaire d’ajouter à cette première division une des divisions territoriales de Paris. D’autre part, il ne juge pas possible de transporter ces troupes par terre, tous les chemins de fer devant être réservés aux mouvements de nos forces vers le Nord. Joffre ne voit pas d’objection à ce que le général Pau parte dès maintenant en mission pour Anvers, mais il pense que le commandement des deux divisions territoriales doit être donné au général Brugère, qui commande l’armée territoriale du Nord. MM. Augagneur et Delcassé sont mis au courant. L’un va chercher des bâtiments de transport ; l’autre prévient le gouvernement belge. Mais si, comme dit M. Davignon, ce n’est plus qu’une question d’heures, serons-nous prêts à temps ?

M. Albert Sarraut, ministre de l’Instruction. publique, a prononcé aujourd’hui, à l’Université de Bordeaux, à l’occasion de l’ouverture des classes