Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/453

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À Petrograd, on continue à vendre la peau de l’ours. M. Goremykine a eu une longue conversation avec M. Paléologue. Il lui a dit que les conditions générales de la paix devraient être arrêtées entre les puissances alliées, qu’elles seraient ensuite dictées à l’Allemagne et à l’Autriche, et qu’il n’y aurait de Congrès ou de Conférence que pour le règlement des questions secondaires17.

La bataille se calme dans les Flandres. L’ennemi paraît renoncer à la ranimer. Le kaiser, qui était venu dans la contrée et qui se voyait déjà sur la côte, défiant l’Angleterre à travers le détroit, a quitté son poste d’attente et il est, dit-on, revenu vers l’ouest, emportant avec lui ses déceptions et sa rancune.



16. De Londres, n° 1036.
17. De Petrograd, nos 917, 918, 919.


Lundi 16 novembre

Viviani, rentré à Bordeaux hier soir, se félicite des conversations qu’il a eues à Paris avec les préfets, les sénateurs, les députés, les conseillers municipaux. Il s’est présenté devant le groupe des députés de Paris et y a fait une déclaration très énergique sur la nécessité de poursuivre la guerre jusqu’à la victoire complète. Il a été unanimement approuvé. Unanimement aussi, les représentants parisiens lui ont demandé que la prochaine session parlementaire, qui doit avoir lieu avant la fin du mois pour le vote du budget de 1915 ou de douzièmes provisoires, ait lieu à Paris, et non à Bordeaux, comme l’eût souhaité Millerand.

Viviani dit au Conseil que Gallieni redoute cependant encore une grande attaque aérienne