Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/46

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heureusement plus favorables. Nicolas II a ouvert cette après-midi, à Saint-Pétersbourg, la session extraordinaire de la Douma34. Le gouvernement a proclamé sa résolution de poursuivre la guerre jusqu’à la victoire complète. L’empereur partira mardi pour Moscou35. Il a invité les ambassadeurs de France et d’Angleterre à l’accompagner dans la métropole religieuse et politique de la Russie et à assister avec lui à la cérémonie qui doit être célébrée au Kremlin.

De Londres aussi nous arrivent des encouragements. M. Paul Cambon nous informe36 que l’envoi en France, non plus de quatre, mais de cinq divisions, est à peu près décidé. Lord Kitchener s’est montré, ce matin, beaucoup plus disposé qu’hier à se ranger aux avis de l’état-major britannique, qui demande le passage en France de toutes les unités formées ou à former.

Dans la soirée, M. Georges Clemenceau m’adresse une note autographe, sans formule de salutation : « Ce soir, à 6 heures, j’ai reçu, au journal37, la visite de M. le comte Sabini, accompagné de l’attaché militaire italien, qui m’a donné lecture d’une dépêche de son gouvernement, dans laquelle il conclut à l’entrée en action immédiate de l’Italie contre l’Autriche. Tous deux paraissaient fort allumés par l’affaire de Liége et par l’ensemble des faits qui nous sont favorables. M. Doumergue verra probablement passer cette dépêche. Il serait curieux de savoir si la conclusion a été modifiée.