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d’entrain ; mais c’est volontairement que l’ennemi recule sans se laisser fixer. Il n’est pas atteint dans ses œuvres vives et il peut tout à coup s’arrêter et contre-attaquer.

M. Radoslavoff a déclaré, une fois de plus, aux gouvernements de la Triple-Entente qu’après un examen approfondi, le cabinet de Sofia a décidé de garder « une stricte et loyale neutralité21 ». Voilà M. Sazonoff assez piteusement éconduit dans ses tentatives de séduction.



20. De Petrograd, n° 929, 930, 931.
21. De Sofia, n° 132.


Vendredi 20 novembre

Le gouvernement anglais nous informe qu’il renonce à son projet d’annexer l’Égypte et qu’il s’en tient au protectorat22.

Le joli village de Lacroix-sur-Meuse a été bombardé et en partie détruit. La lutte reste vive dans l’Argonne. C’est encore sur ma terre natale que s’acharne le destin.



22. De Londres, n° 1062.


Samedi 21 novembre

Sur le reste du front, la bataille se ralentit. Les attaques allemandes paraissent brisées. Depuis le début de la guerre, l’ennemi était resté fidèle à la stratégie préconisée par ses écrivains militaires : écraser l’armée française, avant de se retourner contre l’armée russe et, pour avoir raison de nous, déborder notre gauche et nous envelopper. Un seul but, un seul moyen. Notre première réplique à l’attaque allemande a été la victoire de la Marne qui, du 6 au 12 septembre, a non seulement arrêté le mouvement débordant