Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/495

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

composée d’éléments aguerris et s’appuyant sur une organisation du champ de bataille, poussée le plus loin possible en avant de la place, devant laquelle il importe de ne plus laisser l’ennemi se présenter. Cette organisation a déjà été préparée, par mes soins, sur le front Beauvais-Villers-Cotterêts ; il m’appartiendrait également de désigner, en temps voulu, les troupes de campagne chargées de l’occuper. Dans ces conditions, l’état de choses actuel, qui met à la disposition du gouverneur militaire de Paris quatre divisions territoriales, réparties entre les différents secteurs où elles auraient à défendre une ligne de résistance établie à quelques kilomètres seulement des forts extérieurs, ne répond en aucune façon aux nécessités de la situation. » Le général en chef propose donc un certain nombre de modifications qui auraient pour effet inévitable de diminuer les attributions conférées par le décret du 26 août au gouverneur militaire de Paris. Joffre prévoit que le général Gallieni ne pourra accepter une mission ainsi diminuée et il projette, en ce cas, de le remplacer par le général Maunoury. Il ne veut pas, ajoute-t-il, prendre la décision lui-même, parce que « la question se rattache au retour, tout au moins provisoire, du gouvernement dans la capitale, en vue de la prochaine convocation des Chambres. Cette éventualité devra avoir pour conséquence que le camp retranché de Paris sera placé, jusqu’à la ligne des forts extérieurs, en dehors de la zone des armées. »

Ainsi, le général en chef considère encore le retour du gouvernement à Paris comme ne devant pas être immédiat et comme pouvant être provisoire. Viviani lui-même n’envisage, me dit-il, le