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pour l’offensive de la 4e armée en Champagne. Sur les observations du général de Langle de Cary, cette armée a été renforcée et outillée aussi puissamment que possible. L’opération a commencé aujourd’hui avec le XVIIe corps et le corps colonial, des deux côtés de Perthes et à la Main de Massiges. Elle a été très dure et n’a pas donné grand résultat.



16. De M. Delcassé à M. Paléologue, nos 534 et 535. On trouvera dans les documents diplomatiques russes (Éditions d’État, Moscou-Petrograd, 1922) les télégrammes de M. Sazonoff à ses ambassadeurs et à ses ministres dans les Balkans. L’impression qui s’en dégage confirme celle qu’ont éprouvée en 1914 le gouvernement de la République et M. Paul Cambon. (Traduit du russe par M. Polonsky. Payot, Paris.)
17. De Petrograd, n° 1119.


Lundi 21 décembre

Conseil des ministres. On s’y préoccupe surtout de la rentrée parlementaire. Elle a lieu demain mardi. Viviani lira à la Chambre et Briand au Sénat une déclaration ministérielle, dont le gouvernement prend connaissance et qu’il remanie en quelques points. Dans les couloirs des deux assemblées, ont recommencé quelques intrigues, qui feront, sans doute, long feu en séance publique. Au Sénat, M. Clemenceau, dont la verve maligne est plus intarissable que jamais, travaille frénétiquement la salle des conférences. Il cherche spécialement à fomenter une petite révolte de la commission de l’armée. Millerand doit comparaître cette après-midi devant cet aréopage. Il y sera, comme il est naturel, interrogé sur les armements, les approvisionnements et les munitions. M. Doumer, qui passe, à tort ou à raison, pour refléter la pensée de Gallieni et qui a, en tout cas, des idées militaires très arrêtées, se propose de malmener un peu le ministre de la Guerre. Suivant un mot que l’on colporte au Sénat, on reproche à Millerand d’élever une statue à Joffre pour se mettre lui-même dans une niche du piédestal. En d’autres termes, on prétend qu’il laisse trop faire le général en chef, le G. Q. G. et les bureaux. Il est vrai qu’on se plaindrait