Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/544

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moi, la consolation d’envoyer des friandises et des jouets à trois mille écoliers alsaciens. Ce n’est pas sans quelque tristesse que nous voyons ces caisses partir sans nous à destination des vallées de la Thur et de la Doller.

Ouverte hier mardi, la session extraordinaire des Chambres a été close dès aujourd’hui. Après l’accueil chaleureux et grave qu’a reçu la déclaration ministérielle, tout le monde a compris que l’heure n’est pas aux discours. Sans débat, avec une silencieuse et impressionnante unanimité, le Sénat et la Chambre ont accepté tous les projets du gouvernement. Des crédits provisoires s’élevant 9 298 705 669 francs ont été adoptés pour le premier semestre de l’année prochaine. L’application de l’impôt général sur le revenu a été, avec l’assentiment de tous les partis, reportée au 1er janvier 1916. Le droit sur les successions a été supprimé au profit des ascendants, des descendants et des veuves de militaires morts au cours des hostilités. L’émission de bons du trésor a été autorisée jusqu’à concurrence de deux milliards et demi. Un premier crédit de 300 millions a été voté pour la réparation des dommages matériels résultant des faits de guerre. Les crédits ouverts par décrets depuis le 4 août ont été ratifiés. Toutes les élections sénatoriales, législatives, cantonales et communales ont été ajournées jusqu’à la fin des hostilités. Les Chambres se réuniront à nouveau, le mardi 12 janvier 1915, comme le prescrit la Constitution.

La bataille continue sur tout le front, sans que nous avancions sensiblement nulle part. Entre la mer et la route de Nieuport à Ostende, nous avons gagné 150 mètres. En collaboration avec les Anglais,