Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 6, 1930.djvu/72

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tout pavillon. Le président Wilson a protesté, le 13 février, en termes très énergiques et a déclaré qu’il tiendrait, le cas échéant, le gouvernement allemand pour responsable de tels actes et prendrait les mesures nécessaires pour sauvegarder la vie et les biens des Américains. De son côté, l’Angleterre s’est émue. Comme il n’est pas au pouvoir de l’amirauté allemande de maintenir dans les eaux dont elle parle des bâtiments de surface, ces attaques ne pourront être entreprises que par ses sous-marins. L’Angleterre serait assez portée à profiter de la menace que l’Allemagne fait planer sur la navigation neutre pour organiser un véritable blocus des Empires du Centre. Le Quai d’Orsay préférerait qu’une déclaration fût, d’abord, adressée aux puissances neutres par la France et par la Grande-Bretagne. Nous les engagerions à faire respecter leurs droits et nous leur dirions que, si elles n’en avaient pas le moyen, nous sellons forcés de considérer comme caducs les actes internationaux relatifs à la guerre maritime et de reprendre, en conséquence, notre pleine liberté d’action. La méthode du Quai d’Orsay, qui comporte deux étapes, paraît meilleure que celle de Londres. Nous négocions pour nous mettre d’accord.

Nous nous entendons aussi avec nos alliés sur les achats que nous faisons aux États-Unis pour les approvisionnements de nos armées. Cette entente a principalement pour but d’éviter sur le marché américain une concurrence qui entraînerait la hausse des prix et serait nuisible aux intérêts communs. Nous allons donc constituer à New-York une commission composée de représentants des trois principaux alliés.

Le mardi 16, le colonel Pénelon m’informe qu’une