Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 6, 1930.djvu/81

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chalutiers viendront lever les mines. Le passage une fois libre, les cuirassés avanceront et, se plaçant successivement contre la côte d’Europe et contre celle d’Asie, tireront sur les forts. Le succès dépend de la suppression des mines. Il est possible que des détachements turcs, munis d’artillerie de campagne, soient postés sur le littoral et détruisent les chalutiers. Il est donc nécessaire, une fois anéantis les forts de l’entrée, de vérifier la situation et de balayer, si elle est occupée, l’extrémité de la presqu’île. (Londres, nos 305 et 306.) Sir Ed. Grey compte envoyer aux Dardanelles un contingent australien et néo-zélandais et il ajoute que la participation des troupes françaises serait la bienvenue.

Le prince régent de Serbie me télégraphie : « Nisch, 21 février. — Je viens de recevoir des mains du général Pau[1] les insignes de la médaille militaire et j’ai à cœur de vous adresser sans retard l’expression de mes plus vifs remerciements. Je suis vivement touché de cette nouvelle marque de l’amitié que Votre Excellence me témoigne et aussi à mon pays, et je puis l’assurer du profond amour et de l’estime que mon pays et moi, nous avons pour la noble France alliée et pour son admirable armée. Signé : Alexandre. »

Condamné au recul ou à l’immobilité par le défaut de munitions, le grand-duc Nicolas désirerait que Joffre activât notre offensive en Champagne pour retenir les Allemands sur notre front. (Petrograd, nos 301 et 302.) Mais nous souffrons du même mal que la Russie et nos attaques, si bien montées qu’elles soient, sont vite contenues par l’ennemi.

  1. Envoyé en mission à Nisch, à Bucarest et à Petrograd.