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CHAPITRE X


Voyage à Lorient, à Bar-le-Duc et à Revigny. — Visite au front et aux troupes portugaises avec le président Machado. — Tribulations de M. Painlevé. — Nouvelles manœuvres de M. de Lancken. — La Chambre désorientée. — Démission collective du cabinet et reconstitution pénible. — Réception de M. Antonesco, ministre de Roumanie.


Lundi 1er octobre 1917.

En Comité de guerre, Pétain expose la situation des effectifs. Elle empire malheureusement tous les jours.

La répartition des 239 divisions allemandes reste, d’autre part, la même : 147 divisions sur le front franco-britannique, 90 divisions sur le front russo-roumain, 2 divisions sur le front macédonien.

Pétain conclut : « Dans ces conditions, je ne crois pas qu’on puisse engager des opérations très considérables. Il faut commencer par obtenir des Anglais qu’ils relèvent au moins deux de nos armées. Je le demanderai à Douglas Haig ; mais je ne réussirai pas seul. Il faudra que le gouvernement m’aide auprès du cabinet britannique. »

Doumer intervient pour se plaindre qu’on n’ait aucune idée stratégique. Il insiste sur la nécessité de reprendre rapidement une offensive générale. Il soutient cette thèse avec vivacité, mais il donne beau jeu à Pétain qui démontre que nous n’avons, en ce moment, les moyens nécessaires, ni en hommes, ni en artillerie, ni en aviation.