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ments de la matière ordinaire, soit par ceux d’un ou de plusieurs fluides hypothétiques.

Ces fluides seront considérés comme formés d’un très grand nombre de molécules isolées m.

Quand dirons-nous alors que nous avons une explication mécanique complète du phénomène ? Ce sera d’une part quand nous connaîtrons les équations différentielles auxquelles satisfont les coordonnées de ces molécules hypothétiques m, équations qui d’ailleurs devront être conformes aux principes de la dynamique ; et d’autre part quand nous connaîtrons les relations qui définissent les coordonnées des molécules m en fonctions des paramètres q, accessibles à l’expérience.

Ces équations, je l’ai dit, doivent être conformes aux principes de la dynamique et en particulier au principe de la conservation de l’énergie et au principe de moindre action.

Le premier de ces deux principes nous apprend que l’énergie totale est constante et que cette énergie se divise en deux parties :

1o L’énergie cinétique ou force vive, qui dépend des masses des molécules hypothétiques m et de leurs vitesses, et que j’appellerai T ;

2o Et l’énergie potentielle qui dépend seulement des coordonnées de ces molécules et que j’appellerai U. C’est la somme des deux énergies T et U qui est constante.

Que nous enseigne maintenant le principe de moindre action ? Il nous enseigne que pour passer de la situation initiale qu’il occupe à l’instant t0 à