Page:Poincaré - La Science et l’Hypothèse.djvu/277

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Les rotations continues ne sont donc possibles que si le circuit C′ se compose de deux parties : l’une fixe, l’autre mobile autour d’un axe, comme cela a lieu dans l’expérience de Faraday. Encore convient-il de faire une distinction. Le passage de la partie fixe à la partie mobile ou inversement peut se faire, soit par un contact simple (le même point de la partie mobile restant constamment en contact avec le même point de la partie fixe), soit par un contact glissant (le même point de la partie mobile venant successivement en contact avec divers points de la partie fixe).

C’est seulement dans le second cas qu’il peut y avoir rotation continue. Voici ce qui arrive alors : le système tend bien à prendre une position d’équilibre ; mais, quand elle va être atteinte, le contact glissant met la partie mobile en communication avec un nouveau point de la partie fixe ; elle change les connexions, elle change donc les conditions d’équilibre, de sorte que, la position d’équilibre fuyant, pour ainsi dire, devant le système qui cherche à l’atteindre, la rotation peut se poursuivre indéfiniment.

Ampère admet que l’action du circuit sur la partie mobile de C′ est la même que si la partie fixe de C′ n’existait pas et si, par conséquent, le courant qui circule dans la partie mobile était ouvert.

Il conclut donc que l’action d’un courant fermé sur un courant ouvert, ou inversement celle d’un courant ouvert sur un courant fermé, peut donner lieu à une rotation continue.