Page:Poincaré - La Science et l’Hypothèse.djvu/278

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Mais cette conclusion dépend de l’hypothèse que je viens d’énoncer et qui, ainsi que je l’ai dit plus haut, n’est pas admise par Helmholtz.


4. Action mutuelle de deux courants ouverts. — En ce qui concerne l’action mutuelle de deux courants ouverts et, en particulier, celle de deux éléments de courant, toute expérience fait défaut. Ampère a recours à l’hypothèse. Il suppose : 1o que l’action mutuelle de deux éléments se réduit à une force dirigée suivant la droite qui les joint ; 2o que l’action de deux courants fermés est la résultante des actions mutuelles de leurs divers éléments, lesquelles sont, d’ailleurs, les mêmes que si ces éléments étaient isolés.

Ce qui est remarquable, c’est qu’ici encore Ampère fait ces deux hypothèses sans s’en apercevoir.

Quoi qu’il en soit, ces deux hypothèses, jointes aux expériences sur les courants fermés, suffisent pour déterminer complètement la loi de l’action mutuelle de deux éléments.

Mais alors, la plupart des lois simples que nous avons rencontrées dans le cas des courants fermés ne sont plus vraies.

D’abord, il n’y a pas de potentiel électrodynamique ; il n’y en avait d’ailleurs pas non plus, comme nous l’avons vu, dans le cas d’un courant fermé agissant sur un courant ouvert.

Ensuite, il n’y a plus, à proprement parler, de force magnétique.