Page:Poincaré - La Science et l’Hypothèse.djvu/282

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doxal et artificiel des propositions auxquelles on est ainsi conduit ; on est amené à penser que « çà ne doit pas être ça ».

On conçoit donc que Helmholtz ait été amené à chercher autre chose.

Helmholtz rejette l’hypothèse fondamentale d’Ampère, à savoir que l’action mutuelle de deux éléments de courant se ramène à une force dirigée suivant la droite qui les joint.

Il admet qu’un élément de courant n’est pas soumis à une force unique, mais à une force et à un couple. C’est même ce qui a donné lieu à la polémique célèbre de Bertrand et d’Helmholtz.

Helmholtz remplace l’hypothèse d’Ampère par la suivante : deux éléments de courant admettent toujours un potentiel électrodynamique, dépendant uniquement de leur position et de leur orientation, et le travail des forces qu’ils exercent l’un sur l’autre est égal à la variation de ce potentiel. Ainsi Helmholtz ne peut pas plus qu’Ampère se passer de l’hypothèse ; mais au moins il ne la fait pas sans l’énoncer explicitement.

Dans le cas des courants fermés, seul accessible à l’expérience, les deux théories concordent : dans tous les autres cas, elles différent.

D’abord, contrairement à ce que supposait Ampère, la force à laquelle semble soumise la portion mobile d’un courant fermé n’est pas la même que cette portion mobile subirait si elle était isolée et constituait un courant ouvert.

Revenons au circuit C′ dont nous avons parlé