Page:Poincaré - La Science et l’Hypothèse.djvu/285

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III. — Difficultés soulevées par ces théories. — La théorie de Helmholtz est un progrès sur celle d’Ampère ; il s’en faut cependant que toutes les difficultés soient aplanies. Dans l’une comme dans l’autre, le mot champ magnétique n’a pas de sens, ou, si on lui en donne un par une convention plus ou moins artificielle, les lois ordinaires, si familières à tous les électriciens, ne s’appliquent plus ; c’est ainsi que la force électromotrice induite dans un fil n’est plus mesurée par le nombre des lignes de force rencontrées par ce fil.

Et nos répugnances ne proviennent pas seulement de ce qu’il est difficile de renoncer à des habitudes invétérées de langage et de pensée. Il y a quelque chose de plus. Si nous ne croyons pas aux actions à distance, il faut expliquer les phénomènes électrodynamiques par une modification du milieu. C’est précisément cette modification que l’on appelle champ magnétique, et alors les effets électrodynamiques ne devraient dépendre que de ce champ.

Toutes ces difficultés proviennent de l’hypothèse des courants ouverts.


IV. — Théorie de Maxwell. — Telles étaient les difficultés soulevées par les théories régnantes quand parut Maxwell, qui, d’un trait de plume, les fit toutes disparaître. Dans ses idées, en effet, il n’y a plus que des courants fermés.

Maxwell admet que, si, dans un diélectrique, le champ électrique vient à varier, ce diélectrique