Page:Poincaré - La Science et l’Hypothèse.djvu/288

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mouvement, pouvait agir sur le galvanomètre. Mais la confirmation expérimentale manquait. Il paraissait difficile, en effet, d’obtenir une intensité suffisante, même en augmentant autant que possible la charge et la vitesse des conducteurs.

Ce fut Rowland, un expérimentateur extrêmement habile, qui le premier triompha de ces difficultés. Un disque recevait une forte charge électrostatique et une très grande vitesse de rotation. Un système magnétique astatique, placé à côté du disque, subissait des déviations.

L’expérience fut faite deux fois par Rowland : une fois à Berlin, une fois à Baltimore ; elle fut ensuite reprise par Himstedt. Ces physiciens crurent même pouvoir annoncer qu’ils avaient pu effectuer des mesures quantitatives.

Cette loi de Rowland fut admise sans contestation par tous les physiciens.

Tout, d’ailleurs, paraissait la confirmer. L’étincelle produit certainement un effet magnétique ; or, ne semble-t-il pas vraisemblable que la décharge par étincelle est due à des particules arrachées à l’une des électrodes et transportées sur l’autre électrode avec leur charge ? Le spectre même de l’étincelle, où l’on reconnaît les raies du métal de l’électrode n’en est-il pas une preuve ? L’étincelle serait alors un véritable courant de convection.

D’un autre côté, on admet aussi que, dans un électrolyte, l’électricité est convoyée par les ions en mouvement. Le courant dans un électrolyte