Page:Poincaré - Thermodynamique (ed. 1908).djvu/139

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Supposons le piston du cylindre B au bas de sa course, le cylindre A rempli d’air à 0° et le tube de communication chauffé à 100°. Si nous soulevons le piston B, |’air à 100° contenu dans ce tube passe dans le cylindre B et est remplacé par une portion de l‘air froid de A. Cet air froid se dilate et comprime l’air contenu dans les deux cylindres ; la température de l’air de A devient plus grande que 0°, celle de l’air de B plus grande que 100°. Si nous continuons à soulever le piston B, une nouvelle quantité d‘air à 100° pénètre dans B et en même temps une certaine quantité d’air froid de A s’échauffe à 100° dans le canal de communication ; une nouvelle compression se produit et la température s’élève dans chacun des cylindres. Le calcul montre que, lorsque le piston A est au bas de sa course, la température de l’air dans B est 120°. Ainsi, dit Hirn, on a pu échauffer de l’air jusqu’à 120° avec une source à 100° sans qu’il y ait eu de travail dépensé, puisque le piston A s’est abaissé d’une quantité égale à celle dont B s’est élevé.

Mais cette objection est aussi facile à réfuter que la précédente. Il y a encore passage de la chaleur d’un corps chaud sur un corps froid : de la source qui maintient le tube de communication à 100° au gaz froid qui s’ecoule de A. Une portion de cette chaleur sert à échauffer ce gaz ;