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correspond à 95 millimètres. Lorsque les mouvemens respiratoires sont plus forts, l’élévation de la colonne et son abaissement s’éloignent alors beaucoup plus de ce point. C’est ainsi que le mercure s’élevait à 115 millimètres pour descendre immédiatement après à 75 millimètres. Cette sorte de régularité dans les ascensions et descentes de la colonne de mercure n’existent pas toujours, ainsi qu’on le voit lorsque, dans de violens efforts de l’animal, à de grandes inspirations succèdent des expirations saccadées, et vice versâ ; il y a alors pendant tout ce temps, dans la colonne de mercure, une sorte de tourmente qui porterait la plus grande indétermination dans l’évaluation de la hauteur cherchée, si on ne l’observait qu’à cette époque ; mais l’animal cessant d’être fortement ému, et les mouvemens respiratoires devenant ordinaires, la colonne offre la régularité dont nous avons parlé précédemment.

Nous devons faire observer que cette hauteur de 95 millimètres que nous venons d’indiquer n’est pas toujours la même. C’est ainsi que, dans l’expérience que nous rapportons, nous avons remarqué quatre fois de suite alternativement les hauteurs 96 et 84 ; la colonne s’élevait et s’abaissait de la même quantité à partir du point marqué par 90, plus bas que le précédent de 5 millimètres, de sorte que la force qui meut le sang dans les artères, et par suite celle du cœur, varierait d’un instant à l’autre pour revenir à son premier état, et ainsi de suite.

Après les nouvelles recherches de M. Magendie[1], touchant l’influence des mouvemens respiratoires sur le cours du sang dans les artères, il est inutile de dire que l’abaissement du mercure correspond à l’inspiration, son élévation à l’expiration. Ce sera donc en prenant la moyenne entre les deux colonnes de mercure qu’on obtiendra véritablement celle due à la force du cœur.

De ce qui précède nous concluons, que la hauteur du mercure dans le tube doit s’obtenir en prenant la moyenne de deux hauteurs consécutives, et si nous remarquons qu’indépendamment des modifica-

  1. Journal de physiologie, t. 1er., voir sur le même sujet un Mémoire de M. Bourdon, 1820.