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artères, soit à raison de l’âge, soit qu’on rende artificiellement le sang plus aqueux, soit qu’on en diminue la masse, soit qu’à l’aide de ligatures on isole de l’action du cœur une portion de système artériel[1], soit qu’on fasse entrer dans le torrent de la circulation des substances particulières, telles que le camphre, l’assa-fœtida, des alcoholiques, etc., soit que, par des moyens quelconques, on éveille chez un animal des émotions plus ou moins vives, etc.

Nous nous proposons, dans un mémoire subséquent, de résoudre quelques-unes de ces questions, qui intéressent au plus haut point la pathologie interne et externe ; et comme nos recherches seront essentiellement fondées sur les applications diverses de notre instrument, nous croyons devoir l’appeler hémodynamomètre, dénomination en rapport avec ses usages.

Il nous reste maintenant à établir qu’une molécule de sang est mue avec une force égale, quelle que soit la place qu’elle occupe dans le système artériel : la chose sera prouvée, quand on saura que deux hémodynamomètres placés sur deux artères différemment éloignées du cœur présentent des pressions exactemens les mêmes.


1o. Le sujet de cette expérience est un chien. On met à découvert les artères carotide primitive et humérale gauches, et on place, ainsi que nous l’avons dit, un hémodynamomètre sur chacune de ces artères. Il faut avoir soin d’observer au même instant la colonne de mercure dans l’un et l’autre de ces instrumens ; cette circonstance est de la plus haute importance pour l’identité que nous voulons établir. Qu’il me soit permis ici d’adresser tous mes remerciemens à M. D’Espine, mon ami, dont le zèle assidu m’a puissamment secondé dans cette partie de mes expériences. Il est inutile d’ajouter que les branches horizontales des deux hémodynamomètres sont à égale distance de l’horizon.

  1. Dans septs expériences nous avions lié l’aorte abdominale au-dessus du tronc opistogastrique ; dans toute, la pression indiquée par la hauteur du mercure a presque doublé.