Page:Poiseuille - Recherches sur la force du coeur aortique, 1828.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(39)

ces hauteurs n’offrent pas les énormes différences que présentèrent les hauteurs données dans les mêmes circonstances par l’hémodynamomètre placé sur la carotide. Ainsi, d’après les observations les hauteurs dans les profondes inspirations sont, 0, 60, 35, 5, 0 ; tandis que, dans les expirations qui ont suivi chacune de ces inspirations, on a obtenu respectivement les hauteurs 180, 120, 145, 175, 150, lesquelles diffèrent beaucoup des précédentes données dans les inspirations.

De ces dernières remarques, nous concluons que l’influence des mouvemens respiratoires sur le cours du sang artériel est augmentée dans les grosses comme dans les petites artères, lorsque de violens efforts respiratoires succèdent à des respirations ordinaires ; mais que cette influence, spécialement pour les grosses artères, est telle que, dans les inspirations, la force qui meut le sang est très-près d’être nulle, si elle ne l’est pas ; et qu’en revanche, dans les expirations correspondantes cette force devient presque deux fois aussi grande que dans l’état normal. Je ne sache pas que les auteurs, en traitant de la modification qu’introduit la respiration dans le cours du sang artériel, aient tenu compte des modifications dues à l’inspiration, lesquelles peuvent être telles que le mouvement du sang soit nul ; ni de cette différence d’influence qui a lieu, et dans les grosses et dans les petites artères ; différence qu’il eût été difficile de prévoir, le système artériel formant un tout continu, le liquide qui y est contenu, étant mû par une force qu’il emprunte primitivement d’un seul organe, le cœur.

Si ces développemens ne dépassaient pas déjà les bornes que nous nous étions prescrites, nous rappellerions que c’est en effet dans les efforts de toux, dans les exclamations de la colère, etc., etc., que l’aorte, que les tumeurs anévrysmales se rompent, que surviennent les hémorrhagies nasale, cérébrale, etc., etc. ; nous parlerions surtout du soin qu’il faut avoir quand on explore le pouls, de bien s’assurer si la respiration se fait régulièrement ; car si à de certains intervalles,