Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/121

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Et moi, silencieux témoin,
L’œil morne et chargé de tristesse,
Je les verrai passer de loin
Brillants d’amour et de jeunesse.

Je verrai de ce couple heureux
Le souffle dans l’air se confondre,
Les yeux interroger les yeux,
Les regards aux regards répondre.

Hélas ! je ne gémirai pas
De la perte de tant de charmes ;
Je ne verserai pas de larmes ;
Car, qui me plaindrait ici-bas ?
 
Mais je détournerai la tête
De ce spectacle de bonheur ;
Et si de ma douleur muette
L’excès n’a pas brisé mon cœur,