COURIER FRANÇAIS
Samedi 1er Mai 1790
Don fait par le chapitre de Strasbourg. Décret fur la ville de Dieppe. Autre relatif à l’Ifle de Corse. Autre fur les gardes nationales. Autres en faveur des Juifs & des autres étrangers. Autre sur les affignats. Etablissement des jurés. Liberté accordé aux galairiens. Nouvelle adresse aux Français.
Une Adresse qui, dans la féance d’hier foir, a fixé l’attention par fa fingularité, étoit celle de l’églisse de Strasbourg, dans laquelle cette ex-corporaton offroit, en don patriotique, le quart, la moitié même de fon revenu, à la conditione lui conserver, & fes biens & ses privilèges. M. de Lameth, le cadet, demandoit que l’on rejetât cette offre faite d’un bien qui n’appartient pas aux donateurs, & contraire d’ailleurs aux vues ultérieures de l’Affemblée nationale. M. Lavie, député d’Alsace, s’est plaint de quelques placards, de divers écrits que le chapitre a fait répandre avec profusion dans la province, en réclamant, comme les princes étrangers, le droit de fouveraineté fur fes domaines ; & lorfque en ferons, difoit-il, à l’examen de cette queftion, je vous prouverai clair comme deux & deux font quatre, qu’ils ne font pas fondés, & vous ferez Français malgré vous.
Cette dernière expreffion n’a pas plu à tout le monde. Un peloton d’une trentaine de noirs s’est répandu au