Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/290

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Vous pouvez bien venir f…icher dans ma demeure ? »
Voilà qu’il me répond : « Avez-vous des tonneaux
À vendre ? » C’était donc un marchand de tonneaux.
Il ajouta qu’ayant trouvé la porte ouverte,
Il l’avait simplement poussée. Hé ! voilà, certe,
Qui ne me suffit pas. Sont-ce là des raisons,
Pour entrer… comme ça… la nuit, dans les maisons ?
Est-ce que vraiment, sous prétexte qu’une porte
Est ouverte, on me voit entrer ? Non, elle est forte !…
Et je le retiendrai ce marchand de tonneaux,
Que si je le revois, je lui dirai deux mots.
Et, d’ailleurs, vend-on des tonneaux à pareille heure ?
On n’en achète pas non plus, ou que je meure !…
Ensuite, on n’entre pas chez les gens sans frapper,
Voilà tout. Et mon chien a bien pu s’y tromper :
En voyant tout à coup, un étranger paraître,
Il a cru qu’on venait assassiner son maître.
(Hé, mon Dieu… ce n’est pas tellement insensé.
Des auteurs très souvent déjà m’ont menacé.)
Alors, que voulez-vous ?… mon Trac est chien de garde.
Par conséquent, garder son maître le regarde…
Messieurs, je vous ai dit toute la vérité.
Je veux bien accorder cent francs d’indemnité
À cet affreux marchand de tonneaux mais, en somme,
Il exige vraiment une trop forte somme.
Cinq cents francs pour avoir été mordu ! Mais, pour
Moins que ça, je me ferais mordre tout un jour.
Cinq cents francs ! c’est beaucoup, d’autant, je vous assure,
Qu’il ne lui reste plus trace d’une blessure.
Cinq cents francs ! Sarpejeu ! Diable ! comme il y va !