Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/12

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Tout semble bon à manger ;
Dans l’air amoureux et moite
Quelques nuages d’ouate
Floconnent, troupeau léger
Qui traîne sa marche lente
Sous la garde vigilante
D’un invisible berger.

Ouvre tes claires mirettes,
Mes deux étoiles du jour ;
Et regarde tout autour
De toi ces blanches fleurettes :
On ne sait pas tout d’abord
Si c’est de la neige encor,
Ou déjà les pâquerettes.

C’est le Printemps. Ô printemps !
Aux tempes toujours fleuries ;
Je l’entends dans les prairies
Rire avec toutes ses dents, –
Ô vieillard à barbe blonde,
Aussi ridé que le monde,
As-tu donc toujours vingt ans ?