Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Or, aujourd’hui que la bonté
Émane de toutes les choses
Et fait pâmer de volupté
Le cœur des femmes et des roses,

Que la terre entière et les cieux
Chantent comme une même lyre,
Toi seule, ô gloire de mes yeux,
Pourquoi ne veux-tu pas sourire ?

Vois, dans l’air de myosotis
Règne une candeur infinie :
Si tu m’es farouche, ô mon lis,
Tu troubleras cette harmonie.

Tu sais bien pourtant que ta voix
Est ma plus suave musique,
Et que l’instant où je te vois
Est ma distraction unique.

Tu sais bien que tes yeux de ciel
Sont mes vivantes pierreries,
Et que je cueille tout mon miel
Sur tes belles lèvres fleuries ;

Qu’auprès de ces rouges rubis
Tout rubis me paraît exsangue ;
Que les paroles que tu dis
Sont les plus claires de ta langue ;

Tu sais qu’amoureux de tes pas
Le jour est pour moi sans lumière,