Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/39

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Viens ! déjà je me sens ivre :
— Oh ! le joli vin clairet ! —
Comment diable peut-on vivre
Ailleurs qu’en un cabaret ?

J’entends dans la chantepleure
Gazouiller des colibris :
Que sera-ce tout à l’heure,
Si maintenant je suis gris ?

Ce sera bien de la guigne,
Si, vers les minuit trois quarts,
Au poste on ne nous consigne
En qualité de pochards.

Les murs comme des tétasses
Devant nos yeux flotteront,
Et les nymphes des Wallaces
En nous voyant s’écrieront :

« En voilà deux qui, sans doute,
Nous méprisent un peu trop ;
Mais, par Zeus qui nous écoute,
Que c’est donc bête d’être eau ! »

Partons ! Mais pas en Autriche,
Ainsi qu’Hugo le prétend ;
Le vin n’est pas — qu’on y liche —
D’un intérêt palpitant.