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En prenant son royal essor.
Ces blanches et froides rosées
Dont, le matin, sont arrosées
Nos fleurs aux coupes irisées,
Ce sont les pleurs de ses yeux d’or.

« Voici que l’oiseau maritime
De nos vergues rase la cime.
Dans le remous du gouvernail,
Blanc goéland, baigne tes pattes
Aussi frêles que délicates,
Et dont les anneaux écarlatcs
Ressemblent au plus pur corail.

« Huit heures ! la brume épaissie
Par le soleil est éclaircie.
Ecoutez rouler le tambour :
On livre les voiles mutines
Aux fraîches brises levantines,
Et sur les hautes brigantines
Le drapeau monte avec le jour.

« De loin, ces mâtures si belles,
Ces pyramides de dentelles,
Ces drapeaux aux vives couleurs
Semblent des harpes éoliennes,
Ou des villas aériennes,