Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/14

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pour moi et qu’il pourrait être de quelque utilité pour les autres, de résumer mon œuvre, quelle qu’elle ait été. C’est ce que j’ai tenté ici. Les précédentes éditions sont complètement épuisées et ont à peu près disparu de toutes les mains. Celle-ci, qui ne doit guère dépasser les limites du clocher, est l’acquit d’une dette de reconnaissance envers mes concitoyens qui, à une autre époque dont j’ai pieusement gardé le souvenir, ont aidé mes débuts de leurs sympathies et de leurs souscriptions.

Encore un mot sur cette publication. J’insiste, afin que personne ne prenne le change sur les motifs qui l’ont détermine. J’ai passé l’âge des illusions. J’ai assez vécu, assez souffert pour me juger froidement et sainement. Ceux qui me connaissent savent que la poésie n’a jamais été qu’un délassement, qu’une occupation secondaire dans ma vie. Ils savent que j’ai eu charge de bouches avant d’avoir charge d’âmes, et que j’ai dû toujours sacrifier le culte des lettres à des devoirs absorbants et d’une nature tout à fait opposée. Il ne s’agit donc plus pour moi des applaudissements et de la gloire qui séduisent l’homme à vingt ans et