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T’aborder sur les flots de ta célébrité.
Je sais que l’avenir dans ton âme fermente,
Qu’à des fleuves divins ta lèvre s’alimente,
Et que tout cœur battu par l’humaine tourmente

Sous ton amour est abrité.

Aussi, lorsque le fond du ciel s’étoile et semble
Remplir le monde entier de sa sérénité ;

Quand nos flots se fondent ensemble,

Symbole grand et pur de la fraternité ;
Lorsque l’astre des nuits répand ses lueurs molles
Sur la grève des bords échelonnés de môles :
Je murmure ton nom, prophète qui t’immoles

Au bonheur de l’humanité.

Et là, tous les parfums de la plage marine,
Tous ces hymnes d’amour qu’on ne peut définir,

Au fond de ma jeune poitrine

Comme en un encensoir viennent se réunir.
Et je leur dis : « Parlez, voix aux notes légères,
Frais parfums apportés des rives étrangères,
Allez, sur l’aile d’or des brises messagères,

La parfumer et la bénir. »

II


Ô mère de mon cœur ! je voudrais que tu visses,
Au lieu de ce Paris tout gangrené de vices,