Page:Potocki - Dix journées de la vie d’Alphonse Van-Worden, 1-3.djvu/182

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J’avois à mes pieds cette belle Vega de Granada, que les grenadins appelent, par contre vérité, la Nuestra Vegilla. Je la voyois toute entière avec ses six villes et ses quarante villages. À mes yeux se dérouloit la plus magnifique perspective ; le cours tortueux du Hénil, les torrens qui se précipitent du haut des Alpuharras, des bosquets, de frais ombrages, des édifices, des jardins, et une immense quantité de métairies formoient un charmant tableau au-dessous de moi. Ravi de pouvoir d’un coup d’œil embrasser à la fois tant de beaux objets, je m’abandonnai à la contemplation ; je sentis que je devenois amant de la nature ; j’oubliai mes cousines. Cependant