Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Les familles sont dans les larmes,
Duel social bien avisé ;
Ce tocsin de feu crie : Aux armes !
Tout le bassin est soulevé.
Sous les attaques féodales,
Le serf aura-t-il le dessous ?
Compagnons, nous fondons des balles,
Quand nous leur portons nos gros sous !

Des balles pour la haute pègre,
Qui, n’ayant nul droit au sous-sol
Ose traiter en race nègre
Ceux-là qu’a dépouillés son vol ;
Plomb pour la race massacrante
Qui, sans vergogne du total,
Tous les ans touche comme rente,
Quinze ou vingt fois son capital.

Oh ! ces mangeurs de chair humaine,
Leur avarice est un défi.
Mais la Terre est donc leur domaine ?
Ils n’ont qu’un Dieu, le dieu Profit !
L’homme fond dans leur main rapace :
Tous les épuisés, les vieillards,
Chassés, réduits à la besace,
Leur ont sué des milliards !

Grands seigneurs de la banqueroute,
Porteurs d’actions, hobereaux,
Voleurs ! vous vous croyez sans doute
Le droit de devenir bourreaux ?
Malheur ! voir au siècle où nous sommes,
Le capitaliste aigrefin