Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/131

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» N’est-il pas temps d’enrayer ce système
» Dégradant l’homme et la femme et l’enfant ?
» Mon rédempteur, l’unique, c’est moi-même,
» J’aurai raison du monstre en l’étouffant.

» Des parlements, j’ai trop payé les hontes,
» Je ne veux plus Judas pour agréé.
» Au capital, je dis : Réglons nos comptes !
» Tu m’appartiens, puisque je t’ai créé.

» Entre tes mains, ma vie est au pillage,
» La concurrence est un jeu meurtrier.
» Donc, je reprends mon immense outillage,
» L’outil doit être aux mains de l’ouvrier.

» N’ayant qu’un but, la force doit être une,
» Elle est en moi, la force, et pas ailleurs.
» Paris, martyr, proclamant la Commune,
» A, dans leur sang, sacré les travailleurs.

» Vaincus de Mai, que vos morts soient fécondes !
» Au grand rappel, quand vous vous lèverez,
» Morts radieux, portez dans les deux mondes
» Le drapeau rouge aux peuplés fédérés.

» Toi, compagnon, prends ces outils qu’on nomme
» Raison, Progrès, Science, Égalité,
» Sois plus qu’un roi, sois ton maître, sois homme :
» Ô Travailleur, deviens l’Humanité ! »


Paris, retour d’exil, 1884.