Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/14

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« Je suis né à Paris, le 4 octobre 1816, d’une mère dévote et d’un père bonapartiste. À l’école des frères jusqu’à dix ans et à l’école primaire jusqu’à douze, — c’est à mes lectures de jeune homme que je dois d’être sorti de cette double ornière sans m’y embourber.

« En 1832 j’étais républicain, en 1840 socialiste. J’ai pris une part obscure aux révolutions de 1848 : février et juin.

« Du coup d’État au 4 septembre je demeurai intransigeant : pactiser avec les assassins du Droit, c’est se prostituer.

« Après plus de trente ans de prolétariat, je m’établis dessinateur en 1864. Les dessinateurs industriels n’avaient pas alors de chambre syndicale. À mon instigation, ils en fondèrent une qui comptait cinq cents membres avant la guerre et qui adhéra en bloc à la fédération de l’Internationale.

« C’est à ma coopération à ce mouvement que je dus d’être élu membre de la Commune dans le IIe arrondissement. Jusqu’au 28 mai j’y exerçai les fonctions de maire. Après la prise de la mairie par les Versaillais je me repliai sur le XIe arrondissement.

« J’avais accepté sans réserve le programme de la Révolution du 18 mars :

 
« Autonomie de la Commune.
« Émancipation du travailleur.


« Je crois, dans toute cette période, avoir accompli mon devoir.

« Dans la lutte où tous les citoyens dévoués ont