Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/38

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Je fus bon ouvrier tailleur.
Vieux, que suis-je ? une loque immonde.
C’est l’histoire du travailleur,
Depuis que notre monde est monde.
Ah ! mais…
Ça ne finira donc jamais ?…

Maigre salaire et nul repos,
Il faut qu’on s’y fasse ou qu’on crève,
Bonnets carrés et chassepots
Ne se mettent jamais en grève.
Ah ! mais…
Ça ne finira donc jamais ?…

Malheur ! ils nous font la leçon,
Ils prêchent l’ordre et la famille ;
Leur guerre a tué mon garçon,
Leur luxe a débauché ma fille !
Ah ! mais…
Ça ne finira donc jamais ?…

De ces détrousseurs inhumains,
L’Église bénit les sacoches ;
Et leur bon Dieu nous tient les mains
Pendant qu’on fouille dans nos poches.
Ah ! mais…
Ça ne finira donc jamais ?…

Un jour, le Ciel s’est éclairé,
Le soleil a lui dans mon bouge ;
J’ai pris l’arme d’un fédéré
Et j’ai suivi le drapeau rouge.
Ah ! mais…
Ça ne finira donc jamais ?…