Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/87

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Nos bras ne pouvant plus lutter,
Que faire ? Nous sangler le ventre
Ou peupler leurs bagnes, crevant
Sous la machine meurtrière ?

En avant ! la classe ouvrière,
La classe ouvrière, en avant !

Eh ! quoi, nos forces collectives,
Quoi ! vapeur, ton souffle éperdu
Pour milliarder l’individu,
Pour gaver les classes oisives ?
Reprends ta ruche, essaim vivant ;
C’est aux fourmis la fourmilière.

En avant ! la classe ouvrière,
La classe ouvrière, en avant !

Nos patrons sont nos adversaires,
Leurs canons l’ont prouvé cent fois.
En face du camp des bourgeois
Dressons le camp des prolétaires !
Suis-nous, artiste et toi savant ;
Nos marteaux forgent la lumière.

En avant ! la classe ouvrière,
La classe ouvrière, en avant !

Babœuf après quatre-vingt-treize,
La Croix-Rousse et son drapeau noir,
Juin, les jours du désespoir
Et le mur du Père-Lachaise,
N’est-ce pas le mal s’aggravant
Et pour progrès… le cimetière ?